Autoportraits série « recto-verso »

Ce travail fait suite à une série d’autoportraits en Noir et Blanc. Passer du noir et blanc à la couleur est pour moi le moyen d’évacuer une certaine esthétisation de l’image. L’utilisation du flash y participe également, installant dans le même temps un climat d’irréalité. Le corps et l’action sont ici le prétexte à déconstruire non plus une séquence temporelle ou un mouvement (comme j’ai pu le faire entre 1995 et 2003) mais un espace, un périmètre défini. En photographiant le même espace à deux moments différents (présence du corps et absence du corps) et de deux points de vue opposés, j’emmène le spectateur là où il ne désire pas aller. Une sorte d’invitation à passer de l’autre côté du miroir. L’envers du décor devient un des principaux protagonistes ; le sujet et le fond prennent corps pour ne plus former qu’un. L’espace peri-urbain, ce « non-lieu » existe, prend forme et devient le « théâtre-acteur » d’happenings photographiques où mon corps est matière, un outil… Vous n’apprendrez rien ici de ce que je suis, rien sur ma vie…